On effet, avons-nous un rapport perverti avec notre corps ? Est-ce que le naturel et la simplicité corporelle sont trop difficiles à gérer en France ? Avons-nous trop longtemps adulé le primat de l'esprit sur le corps pour noous permettre vivre notre corporalité spontanée ?
Le sauna - c'est en maillot de bain que nous nous y mettons au lieu de laisser couler la sueur simplement sur sa peau. Toute réflexion de pudeur mise à part : ce genre de pratique n'est pas très hygiénique, le maillot s'imbibe de sueur alors qu'un corps nu se rince plus sans problème. Je pense que notre pratique doit faire doucement rire les inventeurs du sauna...
Les massages sont étiquetés ambigus chez nous, ont des relents érotiques et dérivent vite vers le sexuel, alors que le contact physique par le massage est une grande source naturelle de bien-être, active le système lymphatique et procure une agréable sensation de détente. On peut commencer par un massage des pieds pour s'habituer à ce toucher de relaxation.
Même débat autour du vélo - on associe tellement la pratique du vélo à un effort physique démesuré que le vélo est réservé aux sportifs en France. 3 % des Français seulement se déplacent à vélo pour se rendre au travail au quotidien. Aux Pays-Bas, ils sont 25 % - ont-ils moins d'appréhension d'investir leur corps ?
Et l'allaitement en France ? Quel triste constat que de voir qu'on ne respecte pas les besoins des quelque 70 % qui désirent et décident d'allaiter et qui sont laissées à l'abandon, doivent se débrouiller. Le débat concernant l'allaitement est coincé, enlisé dans les enjeux du corps, du féminisme, de la culpabilité alors que les vrais coupables sont ailleurs :
- Notre propre représentation pudibonde et en même temps sexualisée du corps de la femme.
- L'idée que la raison se place au-dessus du corps et des émotions alors qu'elle a un ancrage dans le corps et dans les émotions ,
- Les gains financiers des industries agroalimentaires qui profite de ce flou,
- Les conflits d'intérêt qui entâchent aussi bien les élus que les professionnels, donc ceux qui sont censés fixer les priorités pour une politique de santé publique à long terme et basée sur les preuves (evidence based).
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